Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/292

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crois que les gens d’esprit deviennent meilleurs en avançant dans la vie, et que c’est l’opposé pour ceux qui n’en ont pas. Les premiers tirent les conséquences justes, les autres sont simplement découragés.

23 février. — Nous avons dans ce moment en logement un sergent, sa femme et ses enfans. Ce sont de bons païsans zurichois. Ils chantent en partie dans leur chambre, en s’accompagnant du violon. Ce chant, quoique un peu barbare, est juste et harmonieux. Ils n’entendent pas un mot de français. La femme m’a fait ce matin une longue histoire avec gestes, où je n’ai pu comprendre un mot. Je crois que c’était le récit des malheurs de la guerre. J’ai pris l’air attendri et je lui ai donné des gourmandises, ce qu’elle a très bien compris. »


De Rosalie à Charles.


En séjour à Saint-Jean. 14 avril. — Je veux me donner le plaisir de t’écrire encore une fois d’ici, mon bon Charles ; je pense à toi en me promenant sous nos marronniers qui commencent à se couvrir