Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/303

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point à la montrer, ce qui est marque d’un bon changement en elle. »[1]


En juillet et août, Rosalie fit un long séjour à la montagne et jouit intensivement de se retrouver au milieu de ses bien-aimées fleurs alpestres. Elle s’en alla demander à un bonhomme Thomas une place dans son chalet de Fenalet, au-dessus de Bex, et là elle retrouva ses jarrets, son souffle de trente ans. Sa plume rivalisa avec son pinceau pour dépeindre les paysages qu’elle apercevait de sa fenêtre ou des pâturages qu’elle parcourait.


« Suivant un sentier en corniche au-dessus d’une vallée profonde, je parviens à un tertre avancé d’où je revois notre lac entre deux hautes montagnes. Devant moi j’ai le Rhône et son embouchure, le val d’Illiers, plusieurs villages, la Dent du Midi, le glacier du Trient, derrière moi, le tertre est ombragé par de beaux mélèzes. Les sentimens s’élèvent dans cette belle solitude, on adore avec plus de vivacité

  1. MCC Bibl. de Genève.