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Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/335

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le voyons arriver sur son cheval, tombant de fatigue. Il avait fait en deux heures et demi la route de Coppet. Il nous conte que pour répondre aux reproches qu’elle lui fit à son arrivée, il avait fait la proposition convenue. Elle y avait répondu en appelant ses enfans, leur précepteur, et en disant : « Voilà l’homme qui me met entre le désespoir et la nécessité de compromettre votre existence et votre fortune ». Benj. répondit à cette indigne accusation par des protestations formelles de ne jamais l’épouser ; alors elle se lève, se jette à terre en poussant des cris affreux, passe son mouchoir au cou pour s’étrangler, fit enfin une de ces scènes affreuses qui sont à son commandement et auxquelles le pauvre Benj. ne sait pas résister. Il fallut la consoler, la calmer, il eut la faiblesse de finir par des paroles de tendresse ; mais le lendemain il se réveilla de bon matin, l’horreur de sa situation le reprit, il descendit, il trouva son cheval dans la cour, il monta dessus et arriva ici sans s’arrêter. Nous lui faisons le bien que nous pouvons. Mme de Nassau qui l’aime beaucoup, tout en blâmant sa faiblesse, vint se joindre à nous pour le