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Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/352

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besoin de saisir cette main que vous tendez à vos semblables avec tant de sensibilité, cependant j’aurais tort de me plaindre de mon sort. Depuis la mort de mon Père, je suis restée avec mon excellente Tante dans une agréable retraite, près des amis que j’aime. L’occupation de peindre toutes les plantes de la Suisse en écrivant à côté leur histoire et toutes les observations que je puis rassembler m’intéresse toujours davantage et ma vie ne suffira pas à la terminer, mais c’est sans aucun désir de publicité. J’ai tous les droits possible à la douce obscurité que j’aime et dont tout ce qui pourrait me tirer me serait douloureux.

« Ce portefeuille que vous voulez bien conserver est mal peint, j’ai honte en me le rappelant. Je commençais seulement alors à peindre les fleurs et j’avais toute la confiance de ceux qui ne savent rien. Celles que je place ici et que je viens de cueillir pour vous[1] ne valent guère mieux. J’aurais voulu y joindre quelque papillon, mais il pleut sans cesse, je ne puis en chercher et

  1. Des bouquets de fleurs peints à l’aquarelle ornent cette lettre.