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lettres, publiée par Gaulieur dans la Revue Suisse de 1858 :

« Ah ! mes amis, quelle famille ! et quelle campagne ! De la terrasse on jouit de la plus admirable vue sur le lac Léman. Au bout d’une allée majestueuse est élevé un temple à la nature avec la statue de J.-J. Rousseau,… » Suit une description semblable à celle que nous avons déjà lue.


Retournons aux cahiers de Rosalie.

« Je crois me rappeler que ce fut à la fin de l’été 83 que nous vîmes à Saint-Jean le prince Henri de Prusse. Mon souvenir me présente un petit homme d’une laideur amère, sans rien dans l’expression, la physionomie, les manières qui puisse en consoler. Il fut assez causant dans le salon de mon Père, mais je ne me rappelle aucune de ses paroles. On parlait de lui dans toutes les gazettes et les conversations. Sa défaveur auprès de la Reine de France éleva deux partis, de sorte qu’on le jugea fort diversement[1].

« Mon Père nous permit cette année-là, à ma sœur et à moi, de passer les vendan-

  1. Journal à Victor.