Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/38

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ges à Lalex avec notre bon frère Juste qui était arrivé en semestre. Ce petit ménage dans cette demeure que nous aimions, tous les trois près de nos amis et de nos parens qui venaient souvent nous voir, au milieu de nos bons païsans qui nous aimaient et nous apportaient sans cesse des présens, tout cela a laissé dans mon cœur des souvenirs dont j’aimerai toujours à m’occuper[1].

« N’as-tu pas gardé quelques souvenirs du Prince de Ligne ? Il vint à Saint-Jean cet été-là, de Lausanne, où il était avec plusieurs de ses enfans, le Duc et la Duchesse d’Urzel.

« Toute cette société jouait la comédie au Bois de Vaud, chez mon oncle d’Hermenches. Juste y fut appelé pour y faire un rôle et nous allâmes voir une représentation. Mon oncle Juste donna aussi une fête champêtre au prince, à la Chablière.

« L’hiver arriva, rigoureux. Te souvient-il de la neige épaisse qui couvrit la campagne dès le mois de décembre ? Les loups descendirent des montagnes, on eut plusieurs exemples de malheurs arrivés

  1. Cahier vert.