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Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/384

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21 septembre. — L’ouvrage de Benjamin[1] est un beau livre, les détails mythologiques m’ennuient, mais il y a des paragraphes qui me font plaisir. La marche de ses opinions m’est bien connue et je trouve qu’il y a de la foi à continuer. Son sentiment en faveur du christianisme n’est pas douteux.

« Sa description de la mort matérielle et pour ce monde est bien énergique et vraie. Pour moi qui l’ai vue toute ma vie comme un terme inévitable, j’y ai pensé tous les jours, cela ne m’a pas dégoûtée. Le tems que rien n’arrête, qui a déjà emporté tant de jours, tant de choses, que j’aurais voulu retenir quelquefois, ne m’abandonnera pas et je ne désespérerai pas. Celui qui m’a appelée à vivre me laisse dans une tranquillité pleine d’espérances.

« Je ne puis trouver qu’il faille tant de courage pour franchir ce pas inévitable. La curiosité me pousse et la foi me soutient. »


Rosalie fit à Saint-Jean un séjour de plusieurs mois qui durent être bien doux au frère et à la sœur. Elle y jouit de

  1. De la Religion considérée dans sa source et ses formes.