Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/42

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rière et son mari. Elle nous apportait un goût nouveau dont elle nous fit partager le charme. Ma tante venait de faire avec M. Garcin de Cottens et Alexandrine des courses dans le Jura et elle avait éprouvé qu’il n’est pas facile d’aimer modérément les montagnes et les plantes qu’on y trouve. Elle arriva donc à Saint-Jean avec des presses, des rames de papier et tous les ustensiles qu’il faut pour mettre Flore en sa puissance. On commençait seulement à cette époque à admirer cette nature gigantesque qui nous entoure. On venait de loin à Genève pour faire la course de Chamonix qui n’était pas connu depuis longtems. Rien ne peut mieux prouver l’empire de la mode : On eût dit que ces grands monts inébranlables commençaient seulement à être aperçus depuis les observations et les voyages de M. de Saussure.

« M. Bourrit avait passé quelques années à Paris chez Mme  Delessert, l’amie de Rousseau, à laquelle il adressa ses Lettres sur la Botannique. Bourrit ayant aidé cette dame à classer et à sécher son herbier, avait acquis des connaissances très utiles. Nous cherchions des fleurs que Bourrit classait avec les noms latins.