Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/43

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« Dans notre zèle, mon Père voulut bien nous mener tous au Salève. Il me semble encore voir Victor grimper comme un chat et cueillir toutes les jolies fleurs sous ses pas. C’était la première fois [à 27 ans !] que je voyais de près le Salève. Je n’oublierai jamais ce joli jour, notre diner frugal sur le gazon devant la porte de l’auberge, ni la belle récolte de plantes que nous rapportâmes.

« Cette même année, M. Bourrit nous fit un cours d’électricité qui nous amusa beaucoup.

« L’invention des ballons vint aussi nous surprendre et nous charmer. La bonne tante ne les laissa pas passer sans avoir affaire à elle. Elle nous mit tous à l’ouvrage pour en essayer. Une provision du plus grand papier possible est achetée, on le colle de la grandeur du parquet du grand salon et d’une belle forme. Puis tout ce qu’on peut trouver de papier inutile est trempé dans l’huile. Chacun sacrifia ses vieilles lettres, on fit un réchaud de fil d’archal le plus léger possible, mais, avant d’essayer la machine, nous allâmes chez M. de Saussure, à Conches, en voir manquer un avec