Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/89

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de mon oncle. Son mari l’adore comme si elle était très belle. Elle l’a rendu sage ; il a beaucoup gagné pour le caractère. Ils ont passé trois mois à Beau-Soleil, puis sont repartis pour la Hollande. Benjamin s’occupe sans relâche avec tout l’esprit et l’activité possible de l’affaire de son père.

« Nous avons le plaisir d’avoir Victor depuis deux mois, il est bon et aimable. Tout le païs est plein de Français, de grands seigneurs, de députés ; on ne voit dans les rues que des abbés, des croix de Saint-Louis, de belles dames, et cela change un peu la société. Nous allons quelquefois en ville, nous y passons des soirées agréables. Nous avons eu cet été à Lausanne M. et Mme de Servan.


Chablière, le 14 janvier 1790. — …Lausanne est très brillant. On danse, on joue la comédie, il y a partout des fugitifs. Quelques-uns sont aimables. Samedi nous nous amusâmes beaucoup chez ma tante. Nous fîmes une soirée villageoise, chacun à son tour racontait quelque chose. On finit par danser et souper. À Genève, on craint à tout moment quelque nouvelle révolution.