Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/90

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Saint-Jean, 11 mars. — Nous avons enfin loué Saint-Jean à des Français fugitifs pour 100 louis. À Lausanne, on n’a jamais été si entrain, on ne cesse de danser, de jouer la comédie, de varier les manières de s’amuser. Victor trouve cela charmant.


28 octobre. — Comment te dirai-je le plaisir délicieux que nous a fait ton journal reçu le 15 juin. Tous nos amis ont désiré l’entendre. Tu nous as procuré des soirées charmantes, on était amusé, intéressé, attendri, on aimait, on chérissait Charles. M. de Servan et M. Gibbon nous l’ont demandé. Je l’ai lu d’une manière que tu aurais admirée, avec points, virgules, remplaçant les mots sautés, redressant les phrases fourchues. Nous avons pleuré, ri tour à tour, nous croyions être sur le vaisseau. J’ai lu ces pages pour la vingtième fois avec autant de plaisir que la première. Vois-nous ensuite, ouvrant tes caisses qui nous sont enfin parvenues, entends nos cris, notre surprise. Nous n’avions pas assez d’yeux pour tout voir. Mais comment faire pour ces marchandises à vendre ? Nous n’y entendons rien, nous ne pouvons lever bou-