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XI

Mercredi, 30 décembre.

Dès le matin, nous parcourons des quartiers aux petites ruelles très longues et très resserrées ; les maisons sont hautes, comme à Gênes, mais beaucoup moins propres ; c’est un grouillement continuel de choses et de gens ; les pavés et les trottoirs, s’il y en a, sont noirs de monde ; les petits trams sonnent de la trompe et difficilement trouvent leur passage dans l’envahissement des rues.

Rien de noble ni de sévère : haillons, désordre, fouillis et saletés, remue-ménage pittoresque du haut en bas des étroites fenêtres très rapprochées, l’une touchant l’autre ; laisser aller charmant dans toutes les démarches, et sur tous les visages insouciance et joie de vivre ! De jolis coins ressortent, crûment illuminés de soleil, en resplendissements roses et fauves, roses de soleil perpétuel, fauves des rares averses et des poussières qui dansent dans la lumière et finissent par se coller aux pierres qu’elles revêtent de cette patine chaude et bronzée. Les ombres sont aussi subtiles et nuancées, et comme le soleil n’a pas encore