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PARTENZA…

hissent et tenaillent l’esprit, d’autant plus aimables qu’ils s’excusent sous la forme religieuse d’un culte païen, il est vrai, et à jamais aboli, mais qui pendant des siècles a couvert de son indulgence, quand il ne favorisait pas en des rites insensés, l’exaltation des vices infâmes et des plus attirantes débauches.

Les gradins des théâtres conservent l’empreinte des marbres polis dont ils resplendissaient ; et je ne me refuse pas, en me reposant une minute sur l’un d’eux, à respirer l’odeur des huiles parfumées dont les essences se fondaient, molles et sensuelles avec les relents des athlètes nus, oints d’huiles et de sueurs, crispant leurs membres raidis sur la chair offerte de leurs adversaires, au milieu des vociférations de l’amphithéâtre hurlant, bestial et sauvage, ivre de sang, ivre de chair, ivre de souffrances et de râles, ivre de corps tout nus tordus dans les spasmes de l’agonie…

Les bains publics portent sur les dalles usées la trace des pieds charmants des femmes, et les plafonds d’azur ont retenu, dans les étoiles d’or qui scintillent aux voûtes, l’éclat de leurs yeux enchanteurs. Il reste dans le tepidarium des revêtements de stucs ciselés en médaillons, en figurines délicates soutenant de petites niches creusées dans la muraille entre des caryatides de terre cuite, où persistent, flottantes, des senteurs de vêtements soyeux.

Plus loin, dans des flots de lumière, s’élèvent les portiques d’un gymnase rempli encore des cris joyeux de la jeunesse exercée comme en Grèce à tous les jeux corporels. Le gamin fragile venait là et surprenait un