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PARTENZA…

des chevaux napolitains ; postérité des mains obscènes dont un des gestes expressifs est encore, du Pausilippe à Pompéi, désigné par ces mots : far le fiche. Vénus n’est pas oubliée. Il est étrange de retrouver dans une population dont le fond est demeuré immuable, à deux mille ans de distance et parmi des croyances empressées à détruire ces manifestations païennes, la petite main et les cornes de corail ou de nacre qui sont la forme modernisée du Phallus, du Fascinum, appelé fica à Naples. La destination n’a pas varié ; le peuple est persuadé que ces symboles érotiques préservent du mauvais œil, éloignent la jettatura.

D’une image atténuée dans le geste espiègle des doigts il faut passer aux images réelles. Ce musée sans doute unique au monde offre le plus curieux assemblage des emblèmes consacrés à la Force Virile par les adorateurs des divinités génératrices. Qu’ils fussent de proportions monumentales et mêlés aux architectures des cités, ou seulement réduits à l’état de bijoux, d’ex-voto, d’amulettes, l’étendue de leur influence paraît avoir atteint les extrêmes limites du monde connu des anciens, des Indes aux Colonnes d’Hercule. On les portait aussi en procession ; les épouses appelaient la fécondité sur leurs œuvres en l’attachant à leur poitrine, et les enfants en gardaient suspendus à leur cou.

Devant moi, un petit buste de femme dont la remarquable beauté est encore mise en valeur par la savante disposition de sa chevelure, a les épaules