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PARTENZA…

sa chair transportée se répandent sur son visage très humain traité avec un soin presque aristocratique par l’arrangement délicat des cheveux, la grâce voluptueuse des paupières alourdies et l’expression moqueuse des lèvres très fines. En outre, le torse ondulé, l’attache des cuisses offrent une souplesse telle qu’ils semblent, comme les bras bien cambrés, moulés sur le plus beau modèle vivant.

Le délit constaté et procès-verbal dressé de l’attentat, il est impossible de trouver en ce satyre, égrillard comme il convient, aucune arrière-pensée grossière. On sent plutôt dans l’impudence sans impudeur de son abandon la liberté naïve d’un temps où l’homme, ainsi que les dieux, ignorait la pruderie d’apparences qui mentent outrageusement aux réalités sournoises de l’alcôve.

Je ne sais rien autre de ce chef-d’œuvre que ce qu’en peuvent retenir les yeux. Que représente-t-il exactement ? Quel est son auteur, sa destination ? Peut-être saurons-nous cela quelque jour, quand la vérité pure voudra se dépouiller du voile inutile qui depuis trop longtemps l’étouffe sans parvenir à l’habiller. Alors il sera permis aussi d’avouer la qualité des éphèbes charmants sur la beauté svelte et séduisante desquels les érudits, les guides et les catalogues observent le mot d’ordre d’un silence sans compromission.


Et voilà, sous des vitrines, les mêmes petites mains de cuivre qui lèvent leurs doigts menus sur les harnais