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Page:Achilles Essebac - Partenza-vers la beauté.djvu/175

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PARTENZA…

Pourquoi tenons-nous emmurés dans la réprobation ces Emblèmes des sèves fécondantes indispensables à la prospérité de notre Terre ! Oublions-nous — et ce Musée le prouve — qu’ils furent publiquement honorés dans un temps où le cagotisme luthérien ne prétendait pas régenter les mœurs aimables dont le golfe de Naples a gardé la licence ? À travers les champs de la Campanie, longtemps même après le paganisme, l’usage subsista de célébrer des fêtes en l’honneur d’il scinto Membro. Un char luxueux traîné par des mules pacifiques offrait aux vénérations populaires une image armée du Simulacre belliqueux, si l’on peut dire ainsi ; et les mères de famille elles-mêmes le venaient couronner de fleurs. Par là l’Église catholique pourrait revendiquer sa place auprès des vestiges lascifs des autels abolis. — Et ce n’est pas un reproche.

Il faut se souvenir de ceci en parcourant les vitrines du Cabinet appelé obscène. Mais il nous manquera toujours, pour admettre ou seulement comprendre sans émotions lubriques l’idée de ce culte, la vue quotidienne de la nudité. Sous les beaux climats méditerranéens les vêtements devenaient vite importuns, sinon inutiles. La condition habituelle était la nudité. Les enfants et les jeunes hommes, au moins, allaient nus, sans entraves, soucieux de maintenir et d’accentuer en les formes de leur corps une beauté dont tous pouvaient être des juges avertis. Lycurgue voulut que les vierges allassent sans voiles auprès des éphèbes nus. La Renaissance renouvela ce spectacle ; et des