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PARTENZA…

très brèves, que je ne les accompagnais d’aucune figure, paraît enfin rassuré sur ma vertu, et je vois de l’estime plein son visage lorsque je lui glisse dans la main un billet de banque de… une lire.


Ces fresques de Pompéi sont, il est vrai, de charmantes évocatrices du paganisme dont la beauté vient presque toujours excuser la licence, mais je leur préfère la douceur, l’harmonieuse et paisible noblesse, la grâce souveraine des marbres et des bronzes rassemblés en bas dans les grandes salles où je redescends. On les vient contempler à l’aise ; ils emplissent l’âme de leur calme ; les yeux peuvent longuement en caresser, en toucher les formes pures. Et je m’arrête devant eux encore pendant quelques minutes exquises, là, assis sur un banc, seul, comme je le désire. Je me grise du silence parfait, de la quiétude immense qui tombent légers des hautes voûtes. Comme dans une église, l’air volète chargé de je ne sais quelles odeurs, il sent bon, il est frais, de la fraîcheur des marbres ; il enveloppe la souplesse des corps aux polis d’ivoire qui gardent l’intacte et virginale beauté de leur chair comme si aucun autre corps n’avait jamais effleuré ou doucement meurtri cette chair que viennent baigner des arômes inconnus porteurs d’hymnes antiques mystérieux, lointains et enivrants, des hymnes dorés de soleil, couleur de lis pâles et de lauriers-roses épanouis comme des fleurs embaumées de sereines et pénétrantes voluptés…