Page:Achilles Essebac - Partenza-vers la beauté.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
187
PARTENZA…

fleurs et de feuillages barbares… Et, dans la demi-sauvagerie des cloîtres agonisants perdus sur les monts nettement découpés dans l’air si limpide qu’il semble ne pas exister, dans la langueur affolante des soirs où voltigent les caresses des fleurs, dans les défaillances tièdes et moites du jour qui se livre à l’obscurité bleue, — la rencontre soudaine de jeunes drôles très beaux contre qui il fallait se défendre…


La nuit est venue doucement, profonde et transparente, avec des étoiles d’or très éloignées et très scintillantes. Jolie nuit qui revient, après chaque crépuscule, rassurer les anxiétés de l’âme en face des simulacres de la Fin ! Nous la voyons arriver, presque toujours, de l’angle commode du wagon où nous sommes installés pour de longues heures ; et chaque fois je m’intéresse au pacifique bouleversement des choses enfouies lentement dans l’ombre… Nous laissons sur la voie, en plein champ, les incendies éphémères des charbons tombés de la machine, et les bruits de ferraille traversent rudement le grand silence nocturne qui se reprend ensuite, après nous, plus intense et plus immuable…


Les lueurs de Rome, la gare, la fin d’une rêverie charmante. Une poignée de main dans laquelle nous mettons, mon compagnon et moi, tout le regret de nous quitter si tôt, heureux d’avoir pu causer un peu des choses très aimées, dans ces incomparables milieux tout vibrants d’elles : la Campagne de Naples brûlée