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PARTENZA…

parce que la Farnésine me requiert, où Raphaël a laissé de sa grâce, où G.-A. Bazzi, — dont je veux connaître, quelque jour, la Sainte Catherine, à Sienne, — a créé la force élégante d’Alexatidre et donné le souffle aux lèvres amoureuses de Roxane. Les Noces d’Alexandre et de Roxane contiennent mieux que l’expression dernière du talent. Bazzi a inculqué son âme aux molécules dont est faite cette œuvre prestigieuse que n’a point dépassée, en langueur souriante et en séduction voluptueuse, Raphaël même dans son Triomphe de Galathée tout proche.

Puis, parmi les gamins au teint brun d’Orient, aux yeux ardents, aux gestes souples, aux lèvres luxurieuses, et parmi la laideur altière des femmes du Trastevere, je vais. Je m’enfonce dans la vieillerie ravissante de ce qui subsiste encore, je m’imprègne de cette vétusté si pleine de la poésie de ce qui n’est plus, et que dégagent encore mille choses : fontanelles assiégées par de jolies filles aux corsages demi-nus malgré le froid ; humbles églises au chef branlant ; palais aux faces parcheminées ; ruelles dont toutes les masures aux baies armées de grilles massives tremblent et radotent ensemble et se racontent des souvenirs que j’écoute au passage… que j’entends. Chaque pierre, chaque pavé est une anecdote intéressante partout, même dans les coins les plus misérables. Tout ce qui m’environne là me touche, me pénètre, me parle, et je comprends. Je compatis à tout ce que je retrouve, à tout ce que l’on retrouve là où beaucoup de nos frères pendant longtemps ont pensé, ont souffert