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PARTENZA…

candide de Fra Angelico, peintre de vierges suaves, harmonieux créateur de Mages adorateurs, et d’archanges immatériels annonçant à la ierge tremblante qu’elle sera la Mère du Sauveur.


Après midi, une paire de bons petits chevaux nous font traverser l’Arno, et par des ruelles et des places charmantes, doucement, au petit trot, nous emmènent vers le palais Pitti. À droite et à gauche, sur notre route, ce sont des restes d’architectures anciennes enchâssés dans des constructions récentes. Très habilement, l’adroite simplicité des façades neuves se marie à l’exacte simplicité de jadis ; rien en tout cela ne jure ; il n’est presque à aucun endroit du chemin aucun accroc fait au bon goût ; on sent que des architectes, des artisans peut-être, que dis-je, des maçons intelligents se sont appliqués à suivre pieusement les traditions des ancêtres glorieux ; ce sont dans les moindres pans de murs, dans les encoignures les plus ignorées, des petits chefs-d’œuvre de sculpture : chapelle minuscule ou tabernacle de pierre où l’on déposait autrefois, en temps de peste, les images saintes et l’Hostie elle-même. Et, quand au soleil se tendent sur les murs, comme des lambeaux de tapisseries, les couleurs attendries d’un fragment de peinture, fresque naïve à demi effacée, dans un éclair passent devant mes yeux les siècles de splendeur…

Le coup est imprévu, que reçoivent les regards à la vue des roches cyclopéennes dans lesquelles on a taillé le palais Pitti. La tête pleine encore des efforts issus