les tons délicats des tuniques orfévrées et gemmées, et resplendir dans la lumière ou se pâmer dans le clair-obscur les séduisantes et poétiques figures de Sandro Botticelli.
La Vierge à la Chaise, à gauche de cette grande porte ouverte, comme sur une apothéose calme et sans fin, sur ce qu’il a de plus exquis et de plus beau parmi les créatures, parmi leurs visages affinés, peints, recréés par des mains divinement semblables aux mains de Dieu !
Je pense aux mains de Raphaël, à ses mains de jeune homme, pleines de juvénile enthousiasme ; je pense à ses yeux, à ses beaux yeux d’enfant rêveur, à ses yeux de seize ans, de vingt ans, débordants de la fraîche et neuve éclosion de son génie, tout ensoleillés, mouillés, éblouissants du charme frais éclos de son talent, — et je regarde sourire tendrement la Vierge, sa Vierge, câlinant de ses bras et de ses mains augustes le corps sacré de l’Enfantelet qui, Dieu, ne pouvait demander à l’argile misérable dont il pétrit nos corps, plus de sourire et de beauté, plus de divine humanité… Et contre la bordure du tableau je pose mes doigts, je le fais mouvoir sur les charnières qui le retiennent à la muraille et, lentement, à la pleine lumière, j’offre l’étreinte exquise et simplement maternelle de la Mère et de son Fils…
À peine ai-je un regard pour les autres toiles quand il faudrait une extase pour chacune. Mais le temps s’enfuit, qui vous arrache quand même aux joies immenses d’ici. Et tandis que les rares visiteurs s’écoulent