par les belles portes de marbre et de boiseries dorées, j’arrête devant le Saint Jean d’Andrea del Sarto, André le fils du tailleur, les regards que vainement, hélas ! j’aurai promenés si vite dans ces salons merveilleux où il n’est pas, sur la bordure d’or des tableaux, un nom qui ne resplendisse d’immortelle gloire.
Le Saint Jean, adolescent dont le jeune corps posé de si naturelle et charmante façon est le rameau nécessaire, la tige vigoureuse d’où s’élève, épanouie, la tendre floraison du visage d’une si tranquille harmonie ; oh ! les grands yeux noirs et profonds cueillis peut-être dans quelque immonde vicolo napolitain ; les boucles vagabondes de la splendide chevelure ; et la bouche à la fois impérieuse et aimante, et toute cette chair dont le coloris patiné par les siècles est bruni comme les membres d’un rude gars parfaitement beau, robuste et plein de santé. Andrea del Sarto en a noyé les contours dans l’imprécision molle d’une obscurité voulue dont s’empare et se modèle davantage encore jusqu’au plus petit détail de cette figure vraiment jeune, radieuse et belle, de ce corps pareil au torse nu d’un pâtre latin, vigoureux et sensuel.
C’est d’un coin du jardin Boboli que nous venons d’avoir sur Florence la plus exquise vision ; vision classique d’ailleurs, dont l’exactitude me ravit et que je retrouve avec joie comme tant d’autres choses jamais vues autrement qu’en les multiples images qui en ont été faites, ou comme certaines autres devinées à l’avance et contemplées sans étonnement, sinon sans