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Page:Achilles Essebac - Partenza-vers la beauté.djvu/287

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PARTENZA…

nisme, les statuettes frêles des dieux dont on ne parle plus, je les ai aimées pour le silence qui se fait autour d’elles ; pour la splendeur de leur paisible nudité ; parce qu’elles restent, — devant les misères lancinantes qui, de notre chair, montent jusqu’à notre âme et l’enserrent, l’étouffent, — la vision sans apprêt, sans fards, sans pestes étudiés, de ce qui nous console de vivre encore après que sont venues les souffrances, rides au visage, et les désillusions, rides au cœur : la Jeunesse, dont le nom seul corrige l’horreur de ce mot : vieillir.

Mes frères qui, jusqu’ici, auront eu la patience de me suivre et l’indulgence d’accueillir quelques-unes des pensées éparses dans ce récit forcément tracé avec très peu de cohésion, mes frères me comprendront, soit qu’ils partagent un sentiment, ou qu’ils veuillent bien me pardonner une faiblesse, — si faiblesse il y a.

Pour les autres, le sourire entendu que je devine — et que je brave — sera l’ivraie perdue en la moisson blonde de mes joies intérieures… Les gerbes passées sur l’aire, seuls demeurent le chaume doré et les grains d’ambre du pur froment… Le reste !…


Et voilà que Florence s’efface… Et la grâce du paysage toscan avec, sur les hauteurs bleues, les villas et les terrasses blanches et le grave balancement des noirs cyprès, et les grands yeux de braise éteinte d’une jolie petite voisine, qui a nous suivre jusqu’à Empoli seulement, tout cela ne m’arrache pas à la mélancolie de ce départ. Sans nous y arrêter, nous allons