Page:Achim von Arnim - Contes bizarres, Lévy frères, 1856.djvu/116

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Rentré dans la chambre, il ne dit mot de la réception qu’il venait d’essuyer ; mais Braka vit bien à sa physionomie qu’il était découragé. Il leur dit seulement qu’il n’avait pas trouvé l’archiduc, et qu’il désirait s’en aller bientôt de ce lieu, où il courait à tout moment le danger d’être attaqué de la peste ; en même temps il demanda si le docteur n’avait pas apporté quelque chose.

Braka, pour ne pas l’irriter, alla en toute hâte à la boutique d’un docteur juif ambulant, et acheta les plus violents élixirs, capables de réveiller un mort, et les porta au petit en lui disant que c’était là ce que le médecin avait laissé pour lui.

À peine le petit eut-il avalé les élixirs, que tout son courage lui revint. Il était furieux de ne pas avoir répondu vertement aux injures de l’archiduc ; et il était si en colère que, dans l’intention de se venger sur le prince ou sur quelqu’un des siens, il se décida à rester un jour de plus.

Le moment le plus bruyant de la fête était arrivé. On venait de commencer les courses à cheval nu : le cavalier, pour gagner le prix, doit couper avec son sabre une corde à laquelle est attachée une oie. On était assourdi par le hennissement des chevaux et les rires qui éclataient, lorsqu’un des cavaliers tombait par