Aller au contenu

Page:Achim von Arnim - Contes bizarres, Lévy frères, 1856.djvu/146

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

lui raconta toute son histoire, elle ne lui cacha qu’une chose, la manière dont elle s’était rencontrée à Buick avec le prince ; elle lui dit que c’était dans la foule qu’elle avait été séparée de Braka.

Après ce récit, Adrien tomba dans une profonde méditation et dans de graves calculs ; pendant ce temps, Bella s’endormit.

Il s’approcha de son lit, et la regarda avec une espèce d’étonnement : c’était en effet bien étrange pour lui de voir une jeune fille reposer sur cette couche, froide et solitaire comme celle d’un prêtre.

Enfin il entendit rentrer l’archiduc qui avait passé la nuit à un souper chez le comte d’Egmont ; il laissa passer quelques instants avant d’aller le trouver dans sa chambre. Lorsqu’il entra, Cenrio lui fit signe de marcher doucement, parce que le prince était très-fatigué, et qu’il s’était endormi aussitôt rentré. Et Adrien alla vers le lit, vit la chevelure blonde du prince, réunie comme il en avait l’habitude dans une résille d’or, et se retira sur la pointe des pieds en faisant signe de la main de se tenir tranquille. Pendant ce temps, Cenrio se mordait les doigts pour ne pas rire.

Le tour était fait, et Adrien avait pris un mannequin rembourré pour le véritable archiduc, Car tandis