Page:Achim von Arnim - Contes bizarres, Lévy frères, 1856.djvu/176

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pendant ce temps il avait envoyé de tous côtés chercher des nouvelles de la retraite où elle s’était cachée, ou du moins du chemin qu’elle avait pris pour s’enfuir. Mais personne ne put lui donner de renseignements.

Enfin Braka, qui se croyait frustrée des profits qu’elle aurait pu tirer de l’amour de l’archiduc et de Golem Bella, lui apporta la nouvelle que Isabelle, la princesse d’Égypte, qui avait été recueillie au château, et grâce à qui tous les bohémiens obtenaient la permission de se montrer sans obstacle et de gagner leur vie librement, n’était autre que sa femme.

Le petit resta un instant cloué en place, puis il ceignit son épée et courut au château demander à l’archiduc des explications.

L’archiduc lui donna aussitôt audience, l’entendit, lui dit qu’il allait citer la princesse à son tribunal, et assembla pour cela plusieurs seigneurs autour de lui.

Cornélius était si enorgueilli, il faisait des yeux si vaniteux, qu’il put à peine reconnaître Isabelle vêtue d’une robe de soie brodée d’hermine, et accompagnée de madame de Chièvres, qui avait une robe de damas sur laquelle étaient brodés Adam et Ève au pied de l’arbre du bien et du mal, lorsqu’elle entra dans la chambre et vint s’asseoir avec cette dame à la place qui leur avait été assignée.