Page:Achim von Arnim - Contes bizarres, Lévy frères, 1856.djvu/312

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pouvait s’empêcher de répéter quelques rimes, sans savoir d’abord d’où elles lui venaient ; il crut se souvenir ensuite que c’était lorsque, caché derrière la statue, il épiait la vieille Vasthi :


                                 I

Il était une Juive,
Une femme affreusement jaune,
Elle avait une fille charmante,
Ses beaux cheveux étaient tressés
Avec des perles, toutes les perles de son écrin,
Et flottaient sur sa robe de noce.

                                 II

Ah ! chère, chère mère,
Que mon cœur me fait mal !
Dans mes vêtements fleuris,
Laisse-moi un instant
Me promener sur la verte lande,
Jusqu’à la mer bleue.

                                 III

Bonne nuit, bonne nuit, mère que j’aime,
Tu ne me reverras plus jamais !
Je veux courir à la mer,
Je vais m’y noyer,
Et je serai baptisée aujourd’hui,
La tempête gronde si fort !


Il s’endormit bientôt à la musique de ces vers qui lui revenaient toujours, lorsque, vers le soir, il fut