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L’île Ste. Hélène

En attendant cette découverte, ce sol, qui vit tomber sous la flèche d’un ennemi embusqué dans ses taillis le corps de maints braves guerriers, prête maintenant ses pelouses et ses bosquets aux pacifiques promeneurs de la ville ; et ce bois dont les échos répétèrent souvent le cri de guerre des féroces Iroquois, ligués contre Montréal enfant, retentit aujourd’hui des éclats de la joie bruyante des pics-nic et des rires sonores des bambins roses et joufflus. Accompagnés de leurs mères ou de leurs nourrices, tout ce monde, petits et grands, s’ébattent de compagnie et font la dînette dans l’herbe fraîche et haute.

Au lieu des crânes sanglants qui servirent de coupes pour boire le sang chaud de chefs redoutés, des os à demi-calcinés d’un festin de guerre, on ne trouve dans les buissons que les restes et les ustensiles de repas champêtres : bouteilles, verres brisés, boîtes de conserves éventrées, carcasses de poulets, os de gigot et de jambons.


Son Passé.

L’histoire de l’île Ste. Hélène ne se perd point « dans la nuit des temps, » ainsi que