Page:Acker - Les Exilés, 1911.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

j’ignorais ce qu’enseigne Claude, qui est mon ami depuis le lycée ! Mais j’ai assisté plusieurs fois à son cours : un grand amphithéâtre clair, où tous les bancs étaient remplis ; et non seulement des Français écoutaient Claude, mais des Russes, des Turcs, des Égyptiens, même un Chinois… Et Claude parle admirablement, il est précis, il est simple, il a de l’aisance.

Il n’y avait plus dans le restaurant que deux ou trois couples de dîneurs, et les musiciens jouaient au dehors, dans le kiosque du jardin, au milieu des curieux qui, installés devant des boissons fraîches, participaient au moins du regard aux plaisirs luxueux des autres.

Michel réclama la note. Mme Aubray, une petite glace dans la main, arrangeait au-dessus des tempes ses cheveux irréguliers.

— Qu’est-ce qu’on fait, maintenant ? Si on finissait la soirée à Luna-Park ? Je suis sûre que les Danrémont y sont… Moi, j’adore Luna-Park ; la passerelle, l’escalier, le waterchute, c’est ma passion.

— Chère amie, dit Mme Dolnay, je suis un