que c’en est fini des jeux et des ris. Je leur crie : Et nunc erudimini ! À cet appel, chacun devrait ouïr la voix de sa conscience. Bienheureux ceux à qui les pures délices de l’étude sont permises ! Ils devraient crier : Hosannah ! Ils répondent : La barbe !
— Oh !
— Avant de commencer ma classe, je dois, pendant dix minutes, agiter ma sonnette et taper, avec ma règle, sur le bord de mon bureau.
— Ce sont des mœurs déplorables…
— Connaissez-vous Véron ?
— Non.
— C’est un galopin… Hier je lui ai demandé la traduction de Puer, abige muscas.
— Enfant, chassez les mouches !
— Oui… Il m’a répondu : « Ça veut dire : Pierre a pigé la muscade. » Vous avouerez que ce ne sont pas là des choses de mon âge ! Vous pensiez que j’étais un homme heureux ! Hélas ! non, je ne le suis pas… Un professeur ? ça devrait être tout ce que vous avez dit… et ça n’est qu’un garde-chiourme…
Arlette juge utile pour sa cause de prendre une physionomie apitoyée, quoique l’entretien suive exactement la courbe voulue par elle !
— Mais alors ? murmure-t-elle d’une voix où, dans le lointain, il y a un vague bruit de sanglots… Mais alors si vous n’avez pas la science pour femme, vos élèves pour enfants et vos livres pour amis, vous devez vivre des heures mortelles d’ennui…
— Je ne sais pas…
— Mariez-vous.
— Il est trop tard !
— Ah ! ah ! vous êtes puni… Vous êtes bien tous les mêmes… Tant que vous êtes jeunes, vous refusez d’aller à la mairie… Vous ne voulez pas vous mettre la corde au cou… Vous faites le dandy dans les salons… Vous faites le beau sur les boulevards… Vous courez le monde… Vous voyagez…
— Je vous assure que je n’ai jamais fait le beau !…
M. Hyacinthe se trouve là sur un terrain glissant. Peu à peu il perd pied. Son regard papillote. Il essuie les verres de ses lunettes comme si ceux-ci en étaient