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Page:Acremant - Ces Dames aux chapeaux vert, 1922.djvu/178

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CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS

les entend, qui préparent une partie de « cache-cache » et qui tirent au sort « pour savoir qui en sera ».

Astramgram pickepick et colegram…

Le professeur emmène la jeune fille au parloir, qui est une grande pièce au parquet ciré. Une foule de parents l’emplit aux trois quarts, formant des cercles chuchoteurs, dont chacun des centres est un collégien qui se bourre la bouche de gâteaux et gonfle ses poches de provisions.

M. Hyacinthe et Arlette s’installent dans un coin. Quand ils sont assis bien sagement, le professeur, avec une malice qui ne lui est pas habituelle, constate qu’il a l’air d’un élève que l’on visite. Ce à quoi Arlette réplique :

— Je regrette de ne pas vous avoir apporté des babas au rhum et des choux à la crème fouettée… La prochaine fois, je ne négligerai pas ce détail…

M. Ulysse avance sa grosse lèvre, fait papilloter ses yeux ; c’est ce qu’il appelle sourire.

— Et alors, demande-t-il, quelle impression ai-je produite, l’autre soir, sur cette excellente demoiselle Marie ?…

Une balle qui frappe soudain les carreaux suspend la réponse d’Arlette.

— Je suis anxieux…

— Ma cousine a été enchantée…

— Je crois en effet qu’elle nourrit à mon égard des sentiments…

— Très tendres

— En effet !

— Seulement… c’est assez délicat de vous expliquer cela…

— Je comprendrai à demi-mot.

— Elle vous a trouvé bien froid. Il paraît que vous ne lui avez pas soumis vos projets sentimentaux…

— Mais elle non plus…

— Comment… elle ?

— Oui… Ne m’aviez-vous pas dit, pendant la procession, que Mlle Marie me priait d’être le lendemain dans l’enclos parce qu’elle désirait m’entretenir…