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CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS

— Comme vous, je déplore que la regrettée Mme Hyacinthe ne soit pas des nôtres aujourd’hui. Elle aurait été si fière d’assister au placement de son grand fils…

(M. Hyacinthe resalue.)

— Personnellement je connais vos qualités de cœur et d’esprit. Vous êtes de cette élite que nous admirons. Je vous donne de grand cœur, mon consentement…

— Oh ! merci ! merci !

— Mais n’anticipons pas. Ce n’est pas à moi qu’il appartient de répondre de façon définitive. C’est à Marie, qui est maîtresse de ses décisions. Désirez-vous que je l’appelle ou préférez-vous que je l’interroge hors de votre présence ? Je vous porterais à domicile sa décision…

D’un air héroïque, presque farouche, comme s’il se trouvait devant un dentiste, qui propose de lui arracher une molaire, M. Hyacinthe s’écrie ;

— Finissons-en tout de suite…

Cependant que Telcide sort, il recommence à rouler son chapeau haut de forme. Il se regarde dans la glace, il est content de lui…

Les deux sœurs entrent en se donnant la main. C’est un groupe délicieux qu’on imagine parfaitement au coin d’une cheminée :

— Bonjour, chère demoiselle Marie.

— Bonjour, cher monsieur Ulysse.

— Comme je le disais, il n’y a qu’une minute, à Mlle Davernis aînée, je suis venu pour vous demander votre main…

— Ah !

Avec un grand geste et un petit cri, Marie tombe à la renverse dans un fauteuil. Elle est évanouie. Comme le professeur pousse de petits gémissements, Telcide lui dit vivement :

— Vous tremblez,… C’est parce qu’elle se trouve mal ?

— Non, c’est parce qu’elle s’est assise sur mon chapeau. Il doit être écrasé…

— Aidez-moi à la soigner…

— Oui, oui… Tenez !… Voici un flacon…