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CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS

— Eugène Duthoit. Il fait partie du corps enseignant…

— Bien, merci…

Arlette arrive en même temps qu’Ernestine, qui apporte une bouteille de malaga et des verres :

— Ma chère enfant, lui dit Telcide, vous allez être très étonnée… Je vais vous annoncer une nouvelle à laquelle vous ne vous attendez certainement pas… M. Ulysse a demandé la main de notre sœur Marie, qui la lui a accordée…

— J’en suis enchantée, répond la jeune fille. Je souhaite que M. Hyacinthe et ma cousine aient tout le bonheur qu’ils méritent…

En regardant Arlette, le professeur songe à la surprise qui lui sera faite bientôt et il pense : « Elle verra que je ne suis pas un ingrat ! »

Le malaga servi, Rosalie et Jeanne répartissent les verres. Telcide explique :

— Ce vin est très bon. Il a plus de trente ans de cave. Nous le tenons de notre père, qui l’avait payé quatre francs la bouteille…

M. Hyacinthe, se rendant compte qu’il doit aux circonstances de prononcer un discours, tout en levant sa dextre, qui brandit un biscuit, laisse tomber d’une voix caverneuse cette phrase toute faite, peut-être entendue jadis :

« Mesdemoiselles, ce sera moins pour me désaltérer que pour le plaisir de boire à votre santé… »