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CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS

meiller jusqu’à votre retour pour que les minutes me soient plus brèves... Partez... Et que votre affection pour moi vous inspire...

— Je pars... J’essaierai de mon mieux... Je vous le promets...

Tendrement elles s’embrassent. Pour ne pas être ennuyée par les autres cousines, Arlette fait mine de se rendormir. Et Marie sort de la chambre. Il est quatre heures de l’après-midi ! Elle prétexte une course urgente et s’en va... Depuis qu’elle est fiancée, Telcide lui laisse une liberté relative... Juste au moment où elle pénètre dans la rue qu’habite M. de Fleurville, ce dernier monte en automobile. Elle hésite. Doit elle se précipiter pour lui parler avant que son chauffeur ait tourné la manivelle ? Mais non. Que lui dirait-elle ? Ce n’est pas lui, c’est son fils qu’elle doit rencontrer. A pas menus, elle passe donc devant la maison sans s’arrêter. Elle s’éloigne d’une trentaine de mètres. La voiture ayant démarré, emmenant son propriétaire, elle revient sur ses pas. Elle est assez satisfaite, car la difficulté des circonstances lui a donné de l’imagination. Elle a dressé dans sa tête tout un plan :

— Est-ce que M. de Fleurville est chez lui ? demande-t-elle au valet de chambre, qui s’est empressé à son coup de sonnette.

— Non. Monsieur vient de sortir à l’instant. Vous avez dû le rencontrer...

De son air le plus innocent, en baissant les yeux, elle répond :

— Je ne l’ai pas aperçu... Est-ce qu’en son absence, je pourrais voir monsieur son fils.

— M Jacques ?

— Oui.

— Donnez-vous la peine d’entrer. Vous devrez l’attendre un moment. Il est en train de prendre sa douche. Ce ne sera pas long. Il me sonne précisément pour que j’aille lui faire sa friction... Qui aurai-je l’honneur de lui annoncer ?

— Mademoiselle Marie Davernis... Sa douche ! sa friction ! il n’en faut pas plus pour que la fiancée de M. Hyacinthe ait aussitôt la folie des