teuse de cette comédie, s’est réfugiée dans le jardin... — Voulez-vous annoncer M. de Fleurville à Mlle Telcide Davernis ? — Oui, oui, messieurs, entrez, répond Ernestine. Mademoiselle va venir dans une minute. Elle était dans le salon. Je ne sais pas pourquoi elle s’est sauvée quand elle vous a entendu sonner... En traversant le couloir, M. de Fleurville jette autour de lui l’œil du maître. Il observe l’état du dallage, la peinture des murs, l’effritement du plafond. Lorsqu’il arrive au pied de l’escalier, il lève les yeux. Jacques l’imite. Qu’aperçoivent-ils ? Quatre têtes qui sont alignées sur la rampe comme si ces demoiselles étaient décapitées. D’avoir été ainsi surprise, Telcide est furieuse : — Rosalie, croyez-vous qu’il ait pu nous voir ? — Il n’a pas eu le temps, — Et vous, Jeanne ? — La cage de l’escalier est trop sombre. — Et vous, Marie ? — M. de Fleurville n’a pas pu ne pas nous voir. — Marie, vous êtes une sotte. — Mam’zelles ! Mam’zelles ! De toute la force de ses poumons, Ernestine, qui ne connaît pas les usages du monde, appelle ses maîtresses. Quatre « chut ! » lui ordonnent de baisser la voix. — Prévenez ces messieurs que nous descendons... Marie ne peut s’empêcher de constater que cette réponse de Telcide est banale. Combien elle lui préférerait celle-ci : — Ces demoiselles prennent leur douche et leur friction et vous prient de les attendre un instant !... Ce serait autrement moderne et aristocratique ! Comme les quatre sœurs ont toutes manifesté le désir d’assister à l’entretien, il a été convenu que Telcide et Rosalie entreront les premières. Telcide fera passer Rosalie, comme, une minute plus tard, Marie, qui a été la provocatrice de la réunion, fera passer Jeanne. Devant Telcide et Rosalie, M. de Fleurville et son fils se lèvent ;
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CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS