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CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS

Arlette et Jacques marchent à quelques pas en arrière du groupe : — J’espère que vous n’êtes plus souffrante. — Non. — Vous vous ennuyez dans cette maison ? — Peut-être. — Vous paraissez avoir perdu votre belle insouciance ? — Qui sait ? Il lui parle pourtant avec une grande douceur. Elle ne lui répond que par monosyllabes. Maintenant qu’il est là, elle ne peut pas ne pas se rappeler son long silence inexplicable. Or voici qu’il lui demande : — Avez-vous aimé les cartes que je vous ai adressées, qui représentaient le bois de Boulogne ? — Le bois de Boulogne ?... — Oui. Je les ai choisies pour qu’elles vous parlent de jadis. — Je ne les ai pas reçues... On est arrivé devant la nochère. Il est décent d’écouter les explications de Telcide : — Il y a un trou à cinquante centimètres du toit. L’eau, qui descend avec force, car le grenier est très élevé, bouillonne dans ce trou et se déverse sur le mur. Les jours d’orage, c’est effrayant à voir... — Depuis deux mois, je n’ai reçu aucune carte, précise Arlette à mi-voix... — Quelqu’un donc a intercepté votre correspondance. — Qui ?... — Peut-être une forte soudure suffira-t-elle, propose Jeanne. Il y a cinq ans, pour étudier la question, j’ai grimpé sur une échelle. A présent je ne le pourrais plus, j’ai des rhumatismes ! J’ai constaté alors que le zinc était seulement gondolé. Le plomb qui réunissait ses deux bords a sauté. J’estime qu’il suffit d’une demi-heure de travail pour que tout soit remis en état... Amour-propre et vanité, qui inspirez quelquefois de si grandes choses, que de crimes on commet en votre nom, quand on vous place mal ! Telcide et M. de