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CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS

Fleurville ont été des ennemis mortels pendant huit ans pour une question qui peut être résolue en trente minutes !

— Nous ferons mieux qu’une soudure, annonce Jacques. On mettra une gouttière neuve du haut en bas et on blanchira le mur. D’ailleurs, pour signaler aux ouvriers l’importance du travail, si vous le permettez, je vais prendre quelques mesures...

— A votre disposition...

Jacques saisit une échelle double, appliquée contre la porte de la buanderie, la dresse devant le mur taché et franchit ses échelons. Comme, au sommet, il essaie de noter des indications sur son calepin et éprouve des difficultés à maintenir son équilibre, Arlette, légère, escalade l’autre côté de l’échelle :

— Je veux vous aider. J’inscrirai sur votre carnet... Telcide se récrierait si M. de Fleurville ne lui demandait alors de visiter le jardin. Elle y consent. De loin, elle pourra surveiller les jeunes gens... D’ailleurs son impression sur son adversaire se modifie beaucoup. Du moment qu’ils n’ont été vaincus ni l’un ni l’autre, il n’y a aucune rancune. Rien ne s’oppose à ce qu’ils soient amis. Il est aimable, élégant. Elle le juge très sympathique. Comme les allées sont étroites, elle marche seule auprès de lui. Rosalie, Jeanne et Marie la suivent, piteuses dames d’honneur...

Pour ménager les apparences, Jacques commence par prendre réellement quelques mesures. Mais vite il s’inquiète :

— Dites-moi... qui a pu intercepter mes cartes ? Vous devez soupçonner quelqu’un ?

— Oui, Telcide !... J’en aurai le cœur net... Je l’interrogerai...

Ce disant Arlette fait mine d’écrire. Elle se doute qu’on ne la quitte pas des yeux...

— Le plus grave, reprend Jacques tout en frappant sur le zinc, comme pour en apprécier la solidité, c’est que vous avez dû m’accuser de négligence. Peut-être avez-vous cru que je vous oubliais...

— Mais non, mais non...