des forces dès qu’il s’agit de protester. Cette enfant est trop jeune. Surtout que mes sœurs ne consentiraient jamais à abdiquer un privilège, dont elles sont jalouses…
— Je dois me contenter, dit Arlette, de souhaiter le rapide rétablissement de ma cousine. Je le fais de tout mon cœur. Entre temps je m’occupe d’ailleurs…
— À quoi, s’il n’est pas indiscret ?
— À l’établissement d’un projet que je désirais précisément vous soumettre, monsieur le Grand Doyen…
— Je vous écoute…
— Ma cousine Telcide, je comptais vous en parler aujourd’hui même. Votre maladie m’en a empêchée… j’ai essayé de le dire à ma cousine Jeanne et à ma cousine Marie. Elles étaient trop occupées. Voici ce dont il s’agit…
— Voyons !
— Vous avez dû, comme moi, monsieur le Grand Doyen, remarquer combien le nombre des pauvres augmente chaque année.
— En effet, c’est effrayant !
— Les âmes charitables s’efforcent bien, par tous les moyens, de guérir les misères qu’elles rencontrent. Je ne vous dirai pas ce que font mes cousines à ce point de vue…
— Je le sais !…
— C’est admirable !… Mais il faudrait donner encore plus qu’on ne donne…
— Hélas ! les ressources de la paroisse ne sont pas illimitées.
— Que diriez-vous si je vous offrais le moyen de les augmenter dans une notable proportion ?
— Je dirais que vous êtes un ange…
— Eh bien ! ce moyen, je l’ai, je vous l’apporte.
— Vous, mon enfant ?
— Oui, nous allons organiser une tombola.
— Nous, mais je n’y connais rien.
— Je me charge de tout… J’obtiens les lots… Je place les billets… J’organise la fête…
— C’est prodigieux…
— J’espère que ma cousine Telcide voudra bien