m’autoriser… Je ne saurais rien faire sans son approbation la plus complète…
— Vous l’aurez, mon enfant, vous l’aurez… N’est-ce pas que vous la lui donnerez, ma bonne demoiselle ?…
— Certainement, monsieur le Grand Doyen, puisque vous avez l’indulgence d’acquiescer à la proposition de cette jeune fille…
— L’hiver sera rude. Je songe aux pauvres a qui cette tombola vaudra un peu de pain et un peu de charbon.
— Il y aura peut-être une difficulté, s’écrie soudain Arlette. Ce sera la seule…
— Nous la résoudrons… Quelle est-elle ?
D’avance le prêtre brise les obstacles.
— Pendant quarante jours, mes cousines vont être retenues par leur nettoyage du printemps…
— En effet ! nous l’avons commencé ce matin.
— Comment pourrai-je faire mes visites ?
— Désirez-vous que je prie l’un de mes vicaires de vous accompagner ?
— Ce sera pour lui un tel surcroît de besogne !
— Oui. Le ministère de la paroisse est déjà si chargé. Pourquoi donc ne les feriez-vous pas seule, ces visites ?
— Ce serait certes plus pratique.
— Je me suis laissé dire que les jeunes filles des meilleures familles ne craignent plus de sortir sans leurs parents. Nos rues sont si peu dangereuses ! Qu’en pensez-vous, ma bonne demoiselle Telcide ?
— Je ne me permettrai jamais de proférer une autre opinion que la vôtre, monsieur le Grand Doyen
— C’est donc entendu… Ma chère enfant, je vous souhaite de toute mon âme de mener à bien votre charitable entreprise… Je mettrai à votre disposition une des salles du catéchisme…
— Dès que mon plan sera établi, je me ferai un devoir de vous le soumettre…
— Volontiers…
À ce moment entrent dans la chambre Félicité et Caroline Lerouge. Elles ont pris une physionomie de circonstance. Les coins de leurs bouche sont plissés