Page:Actes de l'Académie impériale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux - 3e série, 24e année - 1862.djvu/76

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


» Autour de moi dansait en rond…
» On ne danse plus sous les hêtres !

» Un jour, ici, belle d’effroi,
» Échappée aux fêtes d’Asnières,
» Fontanges, fuyant le grand Roi,
» Vint agenouiller ses prières !

» Il n’est plus de royal amant
» Ni de duchesses amoureuses :
» Il est perdu le mot charmant
» Qu’étouffaient nos ombres heureuses !

» Témoin de prompts engagements
» Scellés de promesses peu franches,
» J’ai compté plus de vains serments
» Qu’il n’est de feuilles à mes branches !

» Sur mon épiderme discret,
» Que d’espérances enchantées
» Ont gravé l’éternel secret
» Des jeunes flammes tourmentées !

» Souvent d’un amer repentir,
» Peines des ingrats ignorées,
» J’entendais bientôt retentir
» Ces pelouses décolorées !

» Les échos s’unissaient en chœur,
» Habitués au triste thème !
» Nous savons ces romans par cœur,
» L’épilogue est toujours le même !

» Mieux nous plaît le gai son de l’or,
» Quand le recéleur ou l’avare
» Enfouissent leur blond trésor,
» Tremblants et furtifs ; — c’est plus rare.