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Page:Actes de l'Académie impériale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux - 3e série, 24e année - 1862.djvu/84

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Regrette-t-elle ses liens
Et sa félicité forgée ?

Qu’es-tu, lendemain du trépas ?
Peut-être, éblouissant mystère,
L’inconnu rêvé n’a-t-il pas
Ce qu’en croit deviner la terre ?

De l’aube des temps jusqu’au soir,
Posant la fin du grand principe,
Sphinx éternel, tu peux t’asseoir :
Il ne passera point d’Œdipe.

Garde l’impénétrable loi,
Tout arrivant cherche, et succombe.
S’il est une énigme, c’est toi,
Secret, — absolu, — d’outre-tombe !

L’homme voit, aux cycles des cieux,
Un astre, deux siècles d’avance ;
Le calcul certain de ses yeux,
Prédit son cours et le devance.

Mais, pour sa propre éternité,
Sa prescience est inféconde ;
Du jour qui suit son jour compté,
Que sait-il ? — Pas une seconde !

Le hêtre était mort, c’est le fait,
Et le problème, je l’ignore. —
Mais juillet vivant triomphait
Flambant d’un mirage sonore ;

Mais sur le tertre reverdi,
Où l’herbe comblait les crevasses,
Du tronc à peine refroidi
Remontaient cent rejets vivaces ;