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À MÉLISSANDRE

J’ai soulevé le voile d’Isis, j’ai ressenti les délicieuses terreurs de l’amour infini. Pour la seconde fois, j’ai entrevu le sanctuaire de la nature. Je suis vainqueur et vaincu tout à la fois. J’ai atteint aux limites de l’émotion. Il m’en reste un tressaillement surhumain. Je me sens grandi de vingt coudées, je suis l’égal des plus grands de notre race, l’amour maître et fécondateur des choses est en moi, et mon être tout entier s’est transporté en ton être. Mon cœur s’est fondu à la chaleur de cette communion, de cet échange divin. L’avenir peut-il me révéler rien d’autre ? Je ne sais, tant les surprises d’un amour qui croît égale-