Page:Adam (Lamber) – Païenne, 1883.djvu/154

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

le même, je m’assure que je ne puis m’adresser le moindre reproche, que ma pensée est bien restée tout à toi, et qu’à moins d’être criminelle tu ne peux avoir repris ton âme à la mienne.

Aux impressions atroces de tes lettres, j’oppose l’évocation presque plastique de nos amoureuses promenades, de nos doux entretiens ; je te revois si belle, si clémente, si inspirée, si enivrante et si enivrée ! Non ! ce n’était pas un songe, une fantaisie passagère, et ce poème est de ceux qui ne peuvent finir qu’avec la vie. Que serait mon existence, d’ailleurs, privée de cette lumière et de cette incantation ? Je n’y tiendrais guère et serais bien près de la livrer sans défense au premier souffle, au premier vertige qui viendrait de l’antre où nous avons appris l’amour.

Tu te dois à moi, Mélissandre, tu ne peux