Page:Adam (Lamber) – Païenne, 1883.djvu/155

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m’aimer moins, ni me délaisser. Jusqu’à toi, j’usais à peine des dons, des faveurs de tes dieux. Je travaillais sans orgueil, sans enthousiasme, sans ambition. Depuis que je t’ai rencontrée, j’ai senti en moi tous les nobles stimulants. Tu as donné un corps, un appui, un sanctuaire, à mes aspirations, et je t’ai aimée sans partage, sans conditions, comme une idole.

Tu peux mépriser et dédaigner ton adorateur, tu ne le décourageras pas. Je te dois mes plus fortes et mes plus délicates émotions. J’ai reçu de toi la révélation de ma force intérieure, de ma puissance latente, et je défie le temps de mordre sur l’admiration et sur la reconnaissance que je t’ai vouées. Rien au monde ne pourra me détacher de ma tendresse, de mon bonheur. Je t’aime et t’aimerai en dépit de toi-même, et ce ne seront pas les réserves