Page:Adam (Lamber) – Païenne, 1883.djvu/196

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demeuré libre, dont on pouvait seulement ravir les sens, le voilà définitivement livré. Règne sur ton amant sans partage, sans réserve, sans retour.

Tes douces lettres me promènent à travers un paysage divinisé par la présence du dieu ardent. J’entre avec toi dans je ne sais quel monde mystique où le grand silence, la solitude harmonieuse, vibrent au choc de la lumière.

Il me semble que, jusqu’à notre dernière promenade, je ne connaissais pas ta voix. J’écoutais hier son rythme doux et sonore, qui me paraissait la voix même du paysage, du lieu, chantant l’hymne sacré au dieu de lumière.

Te rappelles-tu ce baiser si chaste sous les feux d’Apollon ? Je ne sais ce que je préfère en mon amour, de mes désirs violents ou de cette possession idéale