Je t’ai vue te promener seule hier dans les jardins parfumés. Tu devines quelles folles rêveries sont venues hanter mon cerveau. Vingt fois j’ai voulu courir à toi, te surprendre ; mais j’ai craint l’arrivée de ton père et j’ai agi sagement, car, un moment plus tard, il te rejoignait.
Être seul avec toi seule ! Quand donc viendra le temps du bonheur ininterrompu ?
Nous avons tous deux aujourd’hui le même dieu ; la même destinée nous a rapprochés. Apollon et l’avenir nous doivent la suprême joie de la possession entière. À quel prix ? Je ne sais. Il me semble que je connais le taux de cette faveur, je te l’ai plus d’une fois confié ; c’est l’insatiable désir de te gagner qui me donne, à certains jours, cette passion du travail, de la fortune, de la gloire. Je voudrais être assez