Page:Adam (Lamber) – Païenne, 1883.djvu/32

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la lune, ce qui se passait durant la nuit.

Je me couchais dans la prairie, pour que la rosée m’habillât de perles comme les herbes et les fleurs. J’appris à grimper dans les platanes, pour dormir perchée comme les oiseaux. J’essayais de surprendre le peintre qui, du soir au matin, colore de rouge les fraises, qui met un duvet sur les pêches, brunit les prunes, fait luire les pommes, noircit ou blanchit le raisin, dore les abricots.

Je ne savais rien, mais je n’avais rien à désapprendre. L’intelligence, fruit mûri dans la culture de ceux qui nous ont précédés et dans l’atmosphère de ceux qui nous entourent, est souvent, par le sophisme ou par des jugements relatifs, en contradiction avec le vrai éternel.

Mon esprit se formait d’après nature. Les notions de mon savoir, quoique res-