Page:Adam (Lamber) – Païenne, 1883.djvu/53

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conscient de nos deux êtres. Pourquoi, Mélissandre, vous qui dédaignez les amours de Pétrarque et de Laure, n’être que platoniquement à moi ? L’amour dans l’absolu, c’est-à-dire par l’âme seule, a quelque chose du vide de l’irréel. Pour le bien concevoir, pour éprouver l’amour dans toute son ardeur, dans toute sa soif, dans tout son infini, pour en avoir la conscience et la possession vraie, il faut qu’il s’appuie à l’appui même que vos dieux, Mélissandre, ont donné à l’âme, à l’enveloppe physique. Ce n’est qu’unie au corps que l’âme peut goûter dans ses voluptés célestes tout ce que l’amour a de grand, de beau, d’immortel.