Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
133
IRÈNE ET LES EUNUQUES

casques écailleux, les scholaires pénètrent menaçants parmi les cliquetis de fer. Leurs bouches rasées, livides, profèrent qu’ils ne laisseront pas outrager, par un désaveu public, la mémoire des monarques militaires dont ils reçurent leurs enseignes honorifiques. Les échos des clameurs rebondissent dans la coupole. Les officiers de l’escorte qu’envoie l’Impératrice pour rétablir le calme sont brusquement bousculés, chavirés dans leurs manteaux, repoussés, contraints de se réfugier dans la croix de la nef, autour de l’intrépide Tarasios. Lui, vêtu de l’habit patriarcal, monte à l’autel et commence, parmi ce tumulte de bataille, le symbolique sacrifice non sanglant.

Néanmoins le concile se dispersa. Ce fut une débandade. Les doigts liturgiques levés avec leurs anneaux, les mains brandissant leurs crosses pastorales, ordonnaient qu’on livrât passage. Et la foule se ruait à l’encontre. Irène, merveilleusement dédaigneuse sortit au côté de son fils. Devant elle les menaces s’évanouirent. Son courage altier troubla les protestataires. Après son départ, ils rivalisèrent d’insultes envers le patriarche. Les évêques iconoclastes les vinrent joindre. Ensemble, avec la jactance du succès, ils vantèrent les axiomes théologiques du conciliabule. Ils couvrirent de leur dérision les orthodoxes réactionnaires, dont la fermeté ne se démentit pas. Sous l’ambon, l’eunuque à tête de vieille grognait, furieux et rouge, debout dans sa simarre ; et ses gestes secouaient les métaux de ses insignes. Pharès suppliait. Bythométrès raisonnait par grandes phrases, le visage