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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/159

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

le retard de cette union tant souhaitée par le sentiment de son fils et par la diplomatie de la cour. Le récent concile de Nicée avait même réduit l’hostilité du pape.

Une ambassade grecque partit. Elle trouva Karl à Capoue dans sa gloire de conquérant organisateur. Selon les conseils et les ordres du vieil Eutychès, les ministres de Byzance réclamèrent avec hauteur l’accomplissement des promesses nuptiales faites sept années auparavant. En outre, ils élevèrent, sur la Pouille et le duché de Bénévent, des prétentions intransigeantes que l’on savait inadmissibles pour la politique de Rome. Blessé par les tergiversations antérieures des eunuques, les évêques francs évincèrent les cupides. Ainsi que l’avait espéré l’Impératrice, le mariage fut rompu définitivement.

Dès que la nouvelle en parut sûre, elle invoqua l’exemple du Copronyme. Dès le refus de Pépin d’unir sa fille à Léon le Khazar, l’aïeul avait immédiatement fiancé ce prince à une Grecque distinguée d’esprit : Irène. Il seyait d’agir pareillement pour sauvegarder l’honneur de la cour byzantine.

En ce temps vivait, dans la Paphlagonie, un saint homme, nommé Philarète, célèbre par sa charité et ses autres vertus. Il élevait ses filles et ses petites-filles, que l’on disait belles, selon les sévères principes de la piété. Irène affirma que cette éducation les désignait pour le trône, encore que leur naissance fût médiocre. Elle envoya, sous la conduite de Jean, une légation